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Merci pour l'​é​crasement

by Andrée-Anne Chose

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ivredevent
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ivredevent Des textes d'une belle intelligence et sensibilité. J'ai parfois l'impression d'entendre du Plume version féminine et avec une voix d'ange. Merci Andrée-Anne pour ce magnifique cadeau de création. Favorite track: On jouit pas en même temps.
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1.
Une nuit trop agitée Mes rêves qui, comme pour me narguer Me laissent l’esprit déshydraté J’avais pourtant fait tout ce qu’il faut Quarante-cinq minutes de cardio Pas d’cigarette, un long bain chaud Et je pleure de fatigue Mes journées en noir et blanc Ne me servent plus qu’à produire De l’engrais pour mes tourments Je me lève, ouvre les rideaux Mon ex qui déneige son auto J’ai les viscères en bas d’zéro Un déjeuner sans saveur La radio raconte des horreurs M’brosser les dents m’donne mal au cœur Et je monte la colline En retard naturellement Je pénètre mon officine Non pas sans grincer des dents Vous avez dix-neuf nouveaux messages « J’ai besoin de vous, chère garde-malade Mais j’vous envoie chier au passage On m’a volé mes médicaments J’en veux une autre dose, c’est urgent Comprenez, j’suis itinérant » Ma tolérance vacille Même si je vous sais dément J’ai envie de vous servir Une dose de mauvais traitement Seize heures trente, la clé dans la serrure Déboule la King à toute allure Pour ensuite frapper un autre mur La solitude dans mon trois et demie Une pile de six pieds d’livres de psy Pis juste le goût d’brailler ma vie Et je meurs entre les lignes De textes sur l’itinérance Ce que je lis me déprime L’être humain est un tyran Vingt heures trente, ma tête explose J’ai juste envie d’fumer d’la dope Gratter ma guit, chanter ma prose Mais je décide de faire ce qu’il faut Quarante-cinq minutes de cardio Pas d’cigarette, un long bain chaud Et je pleure de fatigue Mes journées en noir et blanc Ne me servent plus qu’à produire De l’engrais pour mes tourments  
2.
Suspendue à un arbre que je ne quitterai pas Tellement mûre qu’un cueilleur se serait taché les doigts Solidement accrochée à l’inconfort du combat J’ai passé tant de saisons exposée au froid Je suis devenue mature un peu précocement Des traces d’usure font un maquillage permanent Je suis maître de moi-même comme seul argument Des motifs obscurs tapissent un curieux entêtement Un fruit mûr depuis tant d’années qui oublie de tomber Seule, sur une branche, comme un drapeau noir j’ai résisté Une déclaration de guerre aux forces de la nature Je ne briserai pas mon armure sur un tapis de verdure Tu aimes la vitesse et les moteurs à réaction Le hasard t’a amené à survoler ma région Tu as balayé ma tête d’une accélération Puis tu as brisé la tienne sur le mur du son Tu t’es écroulé sur des terrains qui me sont étrangers J’ai ouvert les bras pour t’accueillir et me suis écrasée Répandue au sol comme un fertilisant L’herbe est plus verte depuis ce temps, je hisse le drapeau blanc Ta boîte noire ne détient pas certaines informations Je te conseille de faire la lecture de l’horizon Tous les soirs, il est écrit au firmament Merci pour l’écrasement
3.
Kimmy, tu sens bon du karma Depuis que tu bois de l’eau salée Ses cristaux te donnent de l’éclat Ta langue s’est multipliée Sitôt dans ton nouvel habitat Toute la ville est à tes pieds Le matin, tu cueilles une montagne Et la manges pour déjeuner Tu trouves plutôt confortable Une sieste sur un glacier Dans ce relief inégal Tu te sens équilibrée Il y a maintenant sur la carte Une nouvelle attraction Le pays est sous ton charme On fait la file pour jouir de ton don Tu as choisi l’escalade Comme moyen de transport quotidien Parfois, tu crées une fable Pour t’en faire un gagne-pain Tu gravis de façon louable À l’échelle de ton destin Tu fais pousser des images Que tu distribues pour provoquer La jalousie de tes semblables Mais ceux-ci n’ont pas décelé Que la seule chose qui est enviable Est ta force illimitée Il y a maintenant sur la carte Une nouvelle attraction Je ferai le grand écart Pour venir me nourrir de tes rayons  
4.
Je me sens préoccupée de façon générale Par le sort de l’humanité et du règne animal Mais dans mes gestes de bonté, je sens bien qu’on m’arnaque Des œufs d’poule en liberté c’est cher en tabarnak Connaître un fermier urbain, de nos jours, c’est pratique C’est charmant, bio, local et c’est économique C’est décevant d’apprendre que pour nettoyer les cages Chaque semaine, il fait brûler un grand feu d’paille de marde C’est pas juste un grand feu d'paille C’est un grand feu d'paille de marde Un grand feu d'paille de marde Un grand feu d'paille de marde Je fais preuve à chaque instant de générosité Mais se perpétue l’histoire des poules en liberté Mes meilleures intentions ne me protègent pas du drame Soit ça coûte cher, soit ça provoque un grand feu d'paille de marde Je me sentais optimiste, mais suis-je un peu naïve J’ai encore beaucoup de peine à croire ce qui arrive C’est cruel d’un soir dire merci à sa bonne étoile Et d’être réveillée la nuit par feu d’paille de marde C’est pas juste un grand feu d'paille C’est un grand feu d'paille de marde Un grand feu d'paille de marde Un grand feu d'paille de marde
5.
Tes paupières s’ouvrent à peine et tu regardes l’horreur Les catastrophes sont en ordre de grandeur Mais moi, j’ouvre la fenêtre et récolte du bonheur Notre avenir se dessine en ma faveur On jouit pas en même temps Certains jours, je fais carême pour comprendre ta misère J’imagine être syrienne en pleine mer Pour me punir d’être sereine, je me fabrique un ulcère Dans la douleur, je te serai solidaire On jouit pas en même temps Tes paupières s’ouvrent à peine dans le chaos des moteurs Tu regardes dans le ciel et tu meurs Moi, je ferme la fenêtre et refuse le bonheur Ton infortune détruit même son spectateur On jouit pas en même temps Mais on meurt en même temps
6.
Tristesse, insomnie, indécision Perte d’appétit, idées de pendaison Depuis un mois, félicitations Tu as les critères d’une dépression J’oublie tout, j’ai un début de démence Tu bois trop, t’as un abus de substance Son cœur palpite, il fait une crise de panique Nous parlons fort, nous sommes histrioniques On a tous notre maladie Toi, t’es folle à combien sur dix? Je me suis lavée cinq fois aujourd’hui Je suis peut-être TOC, comme on dit Tu prétends avoir des pouvoirs immenses Tu es en manie de toute évidence Il dit être habité du Saint-Esprit Il doit avoir la schizophrénie Nous sommes adeptes de l’évasion fiscale Les personnalités antisociales On a tous notre maladie Toi, t’es folle à combien sur dix? Si t’aimes le même sexe, c’est pas un problème C’est plus une maladie depuis ‘73 Mais si tes règles te rendent hystérique Tu pourrais gagner un nouveau diagnostic On a tous notre maladie Toi, t’es folle à combien sur dix? Si ton âme souffre de paralysie T’as le plus sombre des pronostics
7.
Tu vas demeurer à la maison Tu seras un bon garçon Partir te recouvrirait de honte La porte a toute ton attention Émettra-t-elle un son? Quelqu’un mettra-t-il fin au décompte? Fais ce qu’il faut pour être un bon père Même si l’ambiance de ta chaumière Est devenue comme la fumée secondaire Elle t’intoxique sans le plaisir De fumer toi-même Tu as obéi à ta raison Et amputé ton fond Sans jamais t’en rendre compte Tu dis que ce chemin est le bon Mais ces obligations C’est seulement toi qui te les racontes Fais ce qu’il faut pour être un bon père Claque la porte de ta chaumière Et sors de ton cadre imaginaire Qui te confine dans un rôle triste Loin de toi-même
8.
Tes yeux froids comme la pierre Ont lapidé mon âme Et congelé mes rêves Ton mépris m’a mené sur Le chemin de la honte Jusqu’au bord de la chute J’ai poussé dans la toundra Partie au sud pour devenir Plus grande que toi Cultivant ma dépendance Tu vois d’un œil amer Tout ce qui me distance De ton emprise sauvage Tu ris de mes amours Et méprises mes voyages Tes mains se resserrent sur moi Ne vois-tu pas que je Te glisse entre les doigts Condescendant de nature La tromperie t’habille Comme une fourrure Tu te prétends roi et maître Détruis et enterres ceux Qui osent te tenir tête Je possède le pouvoir D’exister telle que tu Refuses de me voir Sous tes paroles vertueuses Se cache une anguille Qui est venimeuse Elle t’a joué un mauvais tour T’a mordu, a exposé Tes vices au grand jour Amputé de tes deux bras Tu continues la guerre Armé d’une langue de bois Artisan de ton malheur Tu t’étrangles toi-même Avec ta rigueur Je te laisserai pour mort Tout seul dans le désert Qui te sert de décor Je renaîtrai de tes cendres Expulserai la peur Qui m’habite le ventre Libérée de ta démence Je n’offrirai que l’amour À ma descendance Je vais me multiplier Ensemble, nous formerons Un immense verger Toi qui te nourris de haine Tu resteras toujours Un lichen en colère
9.
Il fut un temps où j’étais constamment suivie Par l’odeur étouffante de mes tragédies Mon lit était devenu un impuissant témoin De la genèse des souffrances du lendemain Mais aujourd’hui, je souris Grâce à ma thérapie Tout c’qui jadis me torturait la nuit Maintenant, je m’en contrecrisse Il fut un temps où j’étais souvent en colère Quand je croisais des gens n’ayant pas de manières Leurs vilaines paroles, tel un coup de masse Martelaient mes oreilles et me donnaient la chiasse Mais aujourd’hui, je souris Grâce à ma thérapie Tout c’qui jadis usait mes orifices Maintenant, je m’en contrecrisse La mauvaise fortune est votre quotidien Vous n’avez plus rien à porter que votre chagrin La misère sur vous brille comme une auréole Même si elle est disparue, vous avez la vérole Vous garderez le sourire Grâce à ma thérapie Pour tout ce qui a infecté nos vies Chantons « je m’en contrecrisse » Mes chers amis, élevons nos esprits Chantons « je m’en contrecrisse » Faites de ce cri votre unique devise Chantons « je m’en contrecrisse »
10.
Méandre 03:02
Méandre, C’est pas ton nom, mais c’est c’qui te va le mieux On s’est fait prendre Dans les crevasses de ton parcours sinueux Méandre Méandre Pourquoi tu fumes au milieu du stationnement? T’es dans les jambes Tu fais augmenter l’taux de rage au volant Méandre Pis là, le gars, après nous avoir convoqués dans une place même pas ouverte, pis avoir fait damner Mireille parce qu’il fumait dans la dernière place de stationnement qui restait au café, il est venu nous voir avec une demi-heure de retard parce qu’il jasait avec un band qui, de toute façon, allait même pas faire partie du show. Il s’est mis à nous raconter dans les détails toutes les étapes du concours en nous laissant présager qu’on avait peut-être une chance d’aller à la finale en Allemagne alors qu’il n’avait jamais écouté notre musique. Y’avait l’air d’avoir appris son texte par cœur, J-F avait l'air de vouloir s’enfuir, pis moi, j’me disais « coudonc… ». Méandre Tu sais très bien qu’nous n’irons pas en Allemagne Veux-tu nous tendre Un piège dans une vente de shows pyramidale? Léandre, Méandre, Léandre, Méandre
11.
Ce soir, je ne sors pas, parce que je dégèle Mon vieil ami Léonard qui dort la porte ouverte Nous étions à risque d’être en querelle Depuis que mes aliments n’entraient plus dans sa tête Il faudra que je surveille Même si j’ai sommeil La fonte de notre cauchemar Lorsque j’éponge sa peine Je sens que c’est la mienne Pleurons ensemble, Léonard Il ne parle pas, mais il est fidèle Il est toujours aussi beau malgré la soixantaine Je prends soin de lui et il se démène Pour m’offrir toute la fraîcheur d’une présence fraternelle Son cœur de givre se déverse Une ondée de tristesse Couvrent mes mains de désespoir Ce soir, la tendresse est celle D’un amour matériel Pleurons ensemble, Léonard
12.
Toutes mes chansons d’amour pour toi sont tristes Tu te sens inapte à m’inspirer Le retour des paysages Où le risque d’orage est écarté Tu bats notre mesure sans suivre le rythme Je te parle en version syncopée C'est une vie inécoutable Qui se dessine sur notre portée Tu m’inspires des hits Qui parlent de bonheur qui s’effrite D’avions qui tombent, de paille qui flambe Je suis romantique Je t’offre un opus colérique Composé avec mes décombres Toutes mes chansons d’amour pour toi sont tristes Je ne fais pas l’unanimité Ton esprit m’appelle, ton corps se désiste Une fois à mes côtés Tu m’offres le chapeau de la fille en criss J’ai le déplaisir de te couronner Champion des peurs, tu cours sur une piste Qui te garde cloîtré Tu m’inspires des hits Qui parlent de bonheur qui s’effrite D’avions qui tombent, de paille qui flambe Je suis romantique Je t’offre un opus colérique Au lieu de te briser les jambes  
13.
Tout le monde enviera l’infinie tendresse De ton regard qui se pose sur moi Je n’ai pas d’adresse J’habite tous les endroits où je peux m’endormir dans tes bras Plus jamais seuls, je vais partout où tu vas Tu me combles déjà de tes caresses Qui m’apaisent et me protègent du froid Tu soignes mes détresses Avec la force de ta voix Plus jamais seuls, j’ai tellement besoin de toi Un jour, je rêverai d’ailleurs Je voudrai être l’auteur De ma propre existence Tu me donneras la chance De partir en voyage Mais tu ne seras plus Mon unique paysage Tout le monde enviera l’infinie tendresse De tes paroles quand tu m’appelleras J’ai ma propre adresse Et même si tu ne peux plus me serrer chaque jour contre toi Plus jamais seuls, ton cœur est mon habitat Un jour, je vivrai ailleurs Tes mots seront porteurs D’une douce assistance Pour contrer mes malchances J’y puiserai mon courage Ton amour restera Mon plus bel héritage
14.
Satan vient nous donner un conseil : « Obéissez au doigt et à l’œil Aux diktats qui rendent les bandits prospères Et vous croupirez avec moi dans les ténèbres » Du même coup, Dieu nous souffle à l’oreille : « Si vous voulez une place dans les limbes Bloquez les rues en guise de protestation Pour sauver son prochain, cela est juste et bon » Pratiquons l’exhumation Et faisons une consultation Les morts guideront nos décisions Et les morts s’écrient « Il n’y a rien de plus vil Que de suivre des lois qui détruisent Pour que le Bien reprenne du service Il ne reste plus que l’anarchisme D’où vient donc cet ensorcellement Qui vous fait rester dans des rangs Conduisant tout droit à la damnation De tous ceux qui vous succéderont? De quoi seront donc faits vos tombeaux? De champs de fleurs bordés de ruisseaux Ou encore de feu et de vieilles ordures? Que restera-t-il pour votre progéniture? » Nos ancêtres avaient raison La révolte est la seule option Tous ensemble, désobéissons En chantant

about

De style folk francophone, cet album propose une poésie étonnante, des harmonies vocales vibrantes et des mélodies accrocheuses. Durant ce voyage musical d’une durée de 51 minutes, Andrée-Anne Chose vous déconseille le port de la ceinture et recommande d’accueillir la turbulence. En cas de dépressurisation, sa musique ne vous sauvera pas, mais vous aidera à contempler la beauté de l’écrasement.

credits

released November 13, 2019

Paroles et musique : Andrée-Anne Chose
Arrangements : Jean-François Tremblay, Mireille Fortin, André Morin et Andrée-Anne Chose
Production : Jean-François Tremblay et Andrée-Anne Chose

Instruments
Andrée-Anne Chose : Guitare acoustique, guitare électrique, voix
Jean-François Tremblay : Basse électrique, guitare électrique, banjo, café, Dobro, stompbox, dulcimer, planche à laver, percussions et génie
Mireille Fortin : Chœurs, claviers, mélodica, retards, claquements de mains et jeux de mots
André Morin : Violon, mandoline et beauté
Marc Boisvert : Juron et opinion

Enregistrement et mixage : Jean-François Tremblay
Matriçage : Luc Boivin
Photo : Michelle Boulay

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Andrée-Anne Chose Sherbrooke, Québec

Andrée-Anne Chose ses musiciens colorent leurs pièces folks d’influences inusitées. Les chansons se distinguent par des harmonies vocales vibrantes, des mélodies accrocheuses et une poésie audacieuse

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